Les derniers chiffres sur l’évolution de l’infertilité masculine mondiale nous montrent à quel point les données sont alarmantes ! Perte de la qualité et de la quantité spermatique pour l’ensemble du globe ! 
Cette évolution se répercute donc dans les consultations en PMA où les causes d’infertilité sont toutes autant féminines que masculines aujourd’hui ! 
Mais comment les hommes vivent-ils cette infertilité à titre personnel et dans leur couple ? C’est cela que nous allons explorer. 

L’infertilité masculine en chiffres ! 

Dans le détail, sur ces 50 dernières années, la concentration de spermatozoïdes est passée de 101 millions par millilitre à 49 millions/ml, mais que la quantité est également en chute. En 2022, la dernière étude à paraître confirme l’augmentation de l’infertilité masculine sur l’ensemble du globe ! 
Autre point : l’accélération de la diminution de spermatozoïdes était en effet de 1,16 % après 1973, de 1,3 % après 1985, de 1,9 % après 1995 et 2,64 % après 2000.

Les causes de cette infertilité

Pollution, sédentarité, alcool, stress, malbouffe ….
Les principales causes de cette baisse de la fertilité masculine : « l’impact du mode de vie, le tabagisme l’obésité, le stress, le binge-drinking. Et les produits chimiques? en particulier les perturbateurs endocriniens tels que les phtalates et le bisphénol A, les métaux lourds et le plomb », étayent les scientifiques. 
Sans compter les facteurs de risque portant le double fardeau environnement – hygiène de vie, tels que l’alimentation industrielle comprenant des additifs et perturbateurs endocriniens et augmentant le risque de prendre du poids et/ou de dégrader la qualité des spermatozoïdes.
Une étude de chercheurs de l’université de Genève (Suisse) parue au mois de novembre dans Fertility and Sterility montre même un lien entre une utilisation importante du téléphone portable et une concentration plus faible de spermatozoïdes, rapporte CNN.

Des hommes en questionnement ! 

L’annonce des résultats pour un homme est un véritable choc. Il est important de mettre en perspective les croyances ou images liées aux hommes et à leur fertilité. 
Dans bien des cultures la fertilité c’est également un signe de virilité. Dans les médias français les hommes célèbres ayant eu des enfants tardivement, comme Serge Gainsbourg (père a 58 ans) Nicolas Sarkozy (père a 56 ans) ou encore Louis Bertignac (père a 62 ans..) confortent l’idée collective que les hommes eux, peuvent faire des enfants à tous âges, et cela est d’ailleurs souvent un non sujet que des hommes deviennent pères tardivement. 

Ces images d’Épinal montrent aux hommes une idée de virilité et de toute puissance sexuelle. Mais ces exemples sont finalement peu fréquents mêmes s’ils marquent les esprits. 
Les hommes infertiles vivent ce diagnostic comme une remise en cause personnelle, un coup de poignard non seulement à leur virilité mais également à leur égo. 
Ils ont la sensation de non seulement d'être source du problème du couple mais de plus d’être source de complexité et de lourdeur pour leurs compagnes. En effet, seules les femmes peuvent prendre les traitements de PMA et les hommes se sentent bien démunis à l’idée de faire porter ce fardeau et cette difficile tâche uniquement à leurs partenaires qui peut-être sans eux pourraient procréer sans recours au monde médical. 

Les conséquences de ce ressenti masculin 

Lors des consultations les hommes expriment donc une incapacité et une inutilité à vivre en couple et à rendre heureuse leurs compagnes. 
Ce ressenti a donc un impact immédiat sur la qualité des relations émotionnelles et affectives dans le couple. De nombreuses femmes rapportent se sentir délaissées par leur conjoint, allant jusqu’à réclamer des attentions non sexuées, comme se câliner, s’embrasser…
Beaucoup d’hommes se refusent à cette intimité non sexuée par peur de ne pouvoir ensuite satisfaire sexuellement leur partenaire. 
La deuxième conséquence est donc la sexualité elle-même qui devient dans de nombreux cas inexistante ou peu satisfaisante. Le problème n’est pas physique dans ce cas mais psychologique. Se sentir inutile pour se reproduire ne génère pas de libido chez les hommes. 
Leur image personnelle et leur ego étant dégradés ! 

Conclusion 

Le fait d’exprimer ses difficultés et ses ressentis est déjà un pas vers l’autre. L’échange thérapeutique permet de mettre des mots et ainsi d’expliciter à son partenaire ses ressentis. Il soulève les doutes et les appréhensions ! 
Ensuite, le travail thérapeutique peut aider à retrouver une intimité progressive dans le couple, en permettant à chacun des membres du couple de prendre sa place au sein de cette relation en ayant pleinement conscience des retenues ou des angoisses de chacun. 
Il n’y a pas de normalité dans l’intimité du couple. Il faut en revanche que les membres de ce couple se sentent entendus, compris et en confiance pour s’épanouir et avancer ensemble !