Immunisation des nourrissons contre le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) par Nirsevimab (Beyfortus®)

Le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) est la principale cause d’infection des voies respiratoires inférieures, chez les jeunes enfants dans le monde (1).

Ce virus, qui circule activement de l'automne au printemps, infecte 90 % des enfants durant les deux premières années de leur vie.

Le VRS est responsable de 80% des bronchiolites dont 2-3% d’hospitalisations chaque année. Les conséquences peuvent être graves : l'infection débute généralement par une rhinite, celle-ci peut évoluer vers la bronchiolite et parfois vers une pneumonie avec détresse respiratoire. L'hospitalisation est alors nécessaire (2).

Les symptômes apparaissent entre 2 à 8 jours après l’exposition au virus et ressemblent d’abord à ceux du rhume : le nez est bouché ou le nez coule, la toux est sèche et la fièvre modérée.

En support de la campagne de prévention des bronchiolites à VRS chez les nourrissons, une mise à disposition de l'anticorps monoclonal Nirsevimab (Beyfortus®) est prévue à partir de mi-septembre 2023, en ville et à l’hôpital.

Outre le respect des gestes barrière, elle repose sur une injection intramusculaire, qui dispose d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne depuis octobre 2022 (3).

La protection est assurée par l’injection d’anticorps à durée d’action prolongée (qui n’est pas un vaccin).

La prophylaxie par Nirsevimab est à favoriser, plutôt que par Palivisumab, en raison de son efficacité, de son profil de tolérance similaire et de la simplification du schéma dinjection que permet l’augmentation de sa demi-vie.

En effet, le Nirsevimab est un anticorps monoclonal humain de type immunoglobuline G1 kappa, dirigé contre la protéine de fusion du VRS. Il assure une protection pour 5-6 mois.

Désormais l’immunisation est recommandée par les sociétés savantes, pour tous les nourrissons âgés de moins de 6 mois avant la saison épidémique qui va de septembre à avril et de tout nouveau-né qui naît durant cette période (4).

Pour les nouveau-nés les plus vulnérables nés avant 32 SA et/ou ayant une maladie pulmonaire chronique et/ou une cardiopathie congénitale, cette prophylaxie doit être étendue aux nourrissons âgés de moins de 12 mois en début d’épidémie.

L’injection de Beyfortus® se présente en seringue préremplie de 0,5 ml (50 mg) ou 1 ml (100 mg). Elle se fait en dose unique, en intra-musculaire (IM).

La conservation se fait au réfrigérateur (entre 2° et 8°). Ne pas congeler.

Une fois sorti du réfrigérateur, le produit doit être protégé de la lumière et utilisé dans les 8 heures.

Le dosage :  Nourrisson de moins de 5 kg : 50 mg / Nourrisson de plus de 5kg : 100 mg

Le Beyfortus® n’interfère pas avec les vaccinations : il peut être administré en même temps que les vaccins du calendrier vaccinal.

La Direction Générale de la Santé (DGS) a annoncé sa mise à disposition à partir du 15 septembre 2023. Sa prise en charge par l’Assurance Maladie a été publiée le 1 août 2023.

Il est recommandé d'immuniser tous les nourrissons avant leur sortie de la maternité ou le plus tôt possible après la naissance par le pédiatre, le médecin généraliste ou la sage-femme (4).

 

Références

1-https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4578475/

2-https://www.mesvaccins.net/web/news/20290-le-developpement-de-vaccins-contre-le-virus-respiratoire-syncitial-avance-a-grands-pas

3-https://www.vidal.fr/actualites/30361-prevention-des-bronchiolites-a-vrs-en-france-mise-a-disposition-de-beyfortus.html

4- https://afpa.org/dossier/immunisation-des-nourrissons-contre-le-vrs/