B. RUDICK et Coll. (Columbia University New York – USC Los Angeles USA) analysent l’influence de la vitamine D sur les résultats de la fécondation in vitro (FIV).
Une déficience en vitamine D est apparue les 10 dernières années aux USA, touchant tous les groupes raciaux de 1994 à 2004 (LOOKER et all. 2008).
Cette insuffisance en vitamine D a été impliquée dans des pathologies cliniques diverses : diabète, obésité, maladies auto-immunes, maladies cardio-vasculaires, cancers…
Plus récemment, les travaux de BODNAR (2007) et OZKAN (2010) ont évoqué le rôle de la vitamine D dans les risques d’infertilité et de fausse couche.
Le rôle de la vitamine D dans la reproduction a été prouvé dans le modèle MURIN : le blocage des récepteurs de la vitamine D entraînant une hypoplasie utérine, une insuffisance gonadique et de folliculogénèse, une diminution de l’expression des gênes de l’aromatase.
Cette étude rétrospective a porté sur 188 patientes traitées par FIV ; les dosages de vitamine D (25 OH-D) ont été pratiqués avant traitement par radio-immuno-assay.
Trois groupes ont été définis : déficience en vitamine D (vit D < 20 ng/ml), insuffisance en vitamine D (20 à 30 ng/ml) et état normal (taux > 30 ng/ml).
Plusieurs groupes raciaux ont également été caractérisés : blanc non hispanique (53%), asiatique (26%), hispanique (14%) et divers (7%).
Résultats :
- 21 % des patientes présentaient une déficience en vitamine D, 37 % une insuffisance en vitamine D.
- Les taus sériques de 25 OH-D variaient selon les groupes raciaux : taux élevés ou normaux dans le groupe blanc non hispanique (n = 100, vit D = 30,6 ng/ml), taux moyens dans le groupe asiatique (n = 49, vit D = 27,1 ng/ml) et bas dans le groupe hispanique (n = 26, vit D = 25,6 ng/ml).
- Les auteurs ne retrouvent pas de lien entre les taux de vitamine D, les taux de fécondation et de qualités embryonnaires.
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Après ajustement des critères d’âge, de nombre et de la qualité embryonnaire, les taux de grossesse étaient 4 fois plus élevés dans le groupe de patientes présentant un taux normal de vitamine D par rapport aux groupes présentant une insuffisance en vitamine D.
CE RESULTAT NE SE RETROUVAIT PAS DANS LE GROUPE DE PATIENTES D’ORIGINE ASIATIQUE.
Les auteurs évoquent le rôle de la vitamine D dans les succès d’implantation embryonnaire par un effet bénéfique sur l’endomètre.
D’autres études avaient déjà montré le lien entre insuffisance en vitamine D et augmentation du risque de pré-éclampsie et de diabète gestationnel.
Characterizing the influence of vitamin D levels on IVF outcomes – B. RUDICK et coll. – Human Reproduction Vol. 27 n°11 pp33.21, 2012.